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Reconstruction mammaire

Il existe deux types de reconstruction mammaire :
immédiate et secondaire.


Une reconstruction immédiate peut être réalisée pour un certain type, très précis de cancer du sein dont le traitement est uniquement chirurgical. La mastectomie et la reconstruction sont alors réalisés dans le même temps.

Après mastectomie, un traitement complémentaire est souvent nécessaire. La radiothérapie modifie la qualité de la peau. Le chirurgien ne pourra apprécier la qualité de la peau et choisir la méthode de reconstruction secondaire que 6 mois à un an plus tard. En effet, le choix de la technique de reconstruction dépend de la qualité de la peau thoracique.

En attendant, le port d'une prothèse externe amovible permet d'équilibrer la silhouette.

Plusieurs étapes sont nécessaires pour reconstruire un sein. Il faut recréer un volume et une forme , puis effectuer les éventuelles retouches et la symétrisation pour obtenir une harmonie, avant de reconstruire l'aréole et le mamelon .

Reconstruction par prothèse retro-pectorale.

Cette méthode consiste à introduire une prothèse sous le muscle grand pectoral, par une incision au niveau de la cicatrice de mastectomie. Cette intervention ne nécessite pas de cicatrice complémentaire, aucun lambeau n'est nécessaire. Cette méthode est rapide et les suites immédiates sont habituellement simples.

En revanche, cette technique est réservée aux femmes ayant une bonne qualité de peau, de cicatrice et un muscle grand pectoral régulier et épais, pour parfaitement recouvrir la prothèse. En dehors de l'infection et de l'hématome, la principale complication précoce de la reconstruction des seins est la souffrance cutanée due à une mauvaise qualité de la paroi. Cette souffrance cutanée peut aboutir à une nécrose et une exposition prothétique, entraînant un échec de la méthode. Les complications tardives sont : l'apparition d'une réaction tissulaire périprothètique importante, formant une coque (épaissisement des tissus) dans 15-20% des cas et le dégonflement pour les prothèses en sérum. La coque peut être parfaitement tolérée et invisible. La survenue d'une coque impose parfois une nouvelle intervention, voire l'ablation de la prothèse suivie d'une autre technique de reconstruction.

La durée de vie d'une prothèse mammaire en reconstruction mammaire est imprévisible, car elle est liée à de nombreux facteurs. Comme toute prothèse (prothèse de hanche, de genou) une usure intervient avec le temps. Pour les prothèses en serum, une rupture sera dépistée par une diminution de volume, le liquide physiologique est inoffensif. Une prothèse en silicone, peut se rompre mais en l'absence de traumatisme important, le gel restera dans la loge prothètique, le dépistage est parfois difficile. Une intervention sera proposée pour changer la prothèse rompue et vérifier l'absence de coque.

Reconstruction par prothèse après expansion tissulaire.

L'expansion tissulaire a pour but de créer de la peau sur la paroi thoracique afin d'implanter plus facilement une prothèse mammaire. Il est ainsi plus facile de recréer un sillon mammaire et d'avoir un sein moins bombé dans son segment supérieur. Après la mise en place par la cicatrice de mastectomie d'une prothèse d'expansion, un gonflage hebdomadaire est réalisé grace à une petite valve, permettant d'expandre progressivement la peau. Un surgonflage par rapport au volume définitif est effectué. La durée de l'expansion est en moyenne de 3 mois.

Une prothèse définitive est ensuite placée en position   retromusculaire. Cette méthode a pour avantage : l'absence de cicatrice supplémentaire, l'absence de nécessité d'un lambeau musculocutané faisant souvent un effet « patch »,   l'adaptation parfaite du volume prothétique. Elle a pour inconvénient, la nécessité d'une opération supplémentaire et la contrainte du gonflage hebdomadaire. Elle est difficile sur une paroi irradiée en raison du risque élevé d'exposition prothétique. Dans certains cas, le muscle grand dorsal peut être déplacé sans cicatrice supplémentaire, derrière la peau afin d'améliorer la tolerance de l'expansion et la qualité de la paroi.

Reconstruction avec la peau du dos et une prothèse (lambeau musculocutané du muscle grand dorsal)

Le muscle grand dorsal a un pédicule (artère nourricière et veine de drainage) constant permettant de réaliser avec fiabilité un lambeau musculo-cutané (apport de peau et du muscle contenant les artères), au prix d'une cicatrice dorsale. Cette technique entraîne peu de séquelle fonctionnelle.

Il est possible de prélever la graisse sur une vaste surface dorsale, afin de faire une reconstruction sans prothèse, dite autologue. Mais dans la majorité des cas, il faut ajouter une prothèse derrière le lambeau afin d'obtenir une bonne projection et un volume satisfaisant. Les inconvénients en plus de ceux de la prothèse sont : la nécessité d'une cicatrice dorsale, une différence de couleur et de texture de peau par rapport au thorax, pouvant créer un effet visuel de pièce rapportée. Malgré ces inconvénients, cette technique permet d'obtenir d'excellents résultats lorsque la paroi est de mauvaise qualité.Le plus souvent conséquence de la radiothérapie.

Reconstruction en transferant la peau et l'excès graisseux du ventre (lambeau abdominal)

Il est possible de reconstruire un sein en utilisant la palette cutanée habituellement excisée lors des plasties abdominales. En effet, la peau de parois abdominale est vascularisée par les perforantes periombilicales traversant le muscle grand droit. Le muscle grand droit sert de vecteur vasculaire permettant le transfert de la peau et de la graisse abdominale en région mammaire. [Hartrampf, Bostwick] La technique du TRAM (Transverse Rectus Abdominis Myocutaneous flap) permet de reconstruire un sein avec un résultat esthétique très favorable (immitation de la ptose, volume, qualité du sillon, couleur de peau).

En revanche, ce lambeau est peu fiable au niveau du retour veineux, entraînant des nécroses cutanées ou graisseuses. De plus, il existe un risque de complication thromboembolique. Le manque de fiabilité vasculaire a entraîné certaines équipes à développer des variantes : TRAM bipédiculé, turbo ou libre. De même, il peut exister des séquelles tardives sur le site donneur (diastasis, hernie, douleur, mauvais résultat esthétique) malgré la réparation par plaque. La technique du DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator flap) respectant le muscle et n'emportant que les perforantes du pédicule inférieur et la peau, diminue cette morbidité. Les indications de reconstruction par Lambeau libre doivent être bien ciblées.




Source : http://www.plasticsurgconsult.com/pg.php?id_menu=179
plasticsurgconsult.com